Découvrir l'Humanité

Retour à Mada
décembre 2011

Première photo de Madagascar où nous venons d'atterrir, celle de la gare de Tananarive vue de notre chambre.
Nous démarrons notre périple par la voie ferrée de Fianarantsoa à Manakara. Nous allons marcher le long des rails et demander l'hospitalité dans les villages pour passer la nuit. Nous avons une natte et un drap.
Nous allons encore découvrir, rencontrer et vous faire partager cela un peu plus tard. Internet ne sera pas sur le chemin ni même l'électricité...
Rendez-vous à Noël !!!

La vraie rencontre...
décembre 2011

Cette ligne de chemin de fer Fianarantsoa-Manakara, que nous avons connue en train en 1993, 1996 et 2001, la parcourir à pied nous a offert d'autres images plus précises, plus réelles, plus attachantes, une vraie rencontre avec les Malgaches.

Ces 163 km, plus des détours en descendant au cœur des rizières, ont été un cadeau de 13 journées aux paysages bien différents, aux habitations passant de celles en briques cuites aux cases en feuilles naturelles...

Et 13 nuits à partager avec ces personnes malgaches qui, même modestement, nous ont toutes permis de trouver un toit et une assiette de riz.
Ce sera toujours avec émotion que nous évoquerons la marche sur ces traverses le long des rails.
Marcher au rythme des villageois, des paysans chargés de régimes de bananes, de paniers de litchis, sur cette voie ferrée, leur seule "route" les reliant à ces deux villes, a créé des surprises de part et d'autre.

Des rires, du bonheur, du chagrin aussi quand deux minutes après être arrivés à Andrambovato une jeune femme de 20 ans décédait, son bébé de 7 mois mort dans son ventre. Vivant à 3 km en brousse, elle espérait monter dans le train pour Fianarantsoa. Encore une fois, cette unique locomotive est passée trop tard. Rafao n'est plus.

Après avoir passé deux jours à Manakara, fin de notre mini périple, nous avons pris le train et sommes descendus à Andrambovato. Vivre encore un peu parmi eux puis nous sommes rentrés à pied jusqu'à Fianarantsoa.

La conclusion de ces 230 km est que Madagascar est une île exceptionnelle qui en quelques kilomètres vous permet des visions totalement différentes et aussi belles les unes que les autres. Mais que l'isolement de ces personnes est terrible. Leur vie ne dépend que de ce passage du train.
Une semaine en panne et des dizaines de paniers de litchis, de bananes pourrissent, donc pas d'argent et la désolation...

Et, malgré cela, nous avons entendu des "Zoyeux Noël".

Entre douze et vingt kilomètres de promenade par jour…
Ce n'est pas énorme, mais avec les sacs à dos, la chaleur, les nuits variées (!)…
et surtout la difficulté, quand il n'y a pas de chemin de terre en parallèle de la voie ferrée, de marcher entre les deux rails, sur la caillasse, et ces traverses qui vous courbent un peu plus la voute plantaire…
Une solution plus confortable… les Malgaches, quand ils ou elles sont deux, enlèvent leurs tongs ou chaussures, marchent chacun sur un rail et se tiennent par la main pour ne pas perdre l'équilibre.
De toute façon, nous ne nous plaignons pas, nous sommes heureux !

Photo ci-dessous, quelques minutes de repos bien méritées… mais pas plus !  Jacqueline est un vrai "tambour battant" selon l'expression d'Hubert.
Finalement, le directeur de l'école nous autorisera à passer la nuit dans cette salle de classe. Au départ sur le marché de Fianarantsoa, nous avions acheté une natte pour dormir, selon les situations.

Repartant vers le nord, nous ne savons pas où exactement, nous penserons à eux et à vous qui nous suivez par l'intermédiaire du petit écran, en leur souhaitant, en vous souhaitant une année 2012 douce, sereine pour un juste équilibre.

Nous remercions Hery, Mamy, Mely, Sarah, Mme Louisette, Honorine, Mr Bernard, Mme Angeline, Mr le directeur de l'école d'Amboanjobe, Minette, Annette et Bruno, Holy et Mme Émilienne pour leur chaleureux accueil bien que surpris de voir ces deux "vazahas", étrangers, arrivés de la sorte.

Imprévisible Île Rouge...
janvier à février 2012

La place Bien-Aimé à Tamatave, point de départ pour notre virée vers le nord-est. Les banians sont toujours là gigantesques et magnifiques.

Quand le ciel se fait paysage sur l'île Sainte Marie…
Comment ne pas être sous le charme et ne pas remercier ce ciel malgache.
Nous y restons quelques jours avant de nous lancer dans le difficile trajet vers Andapa. Bateaux, taxis-brousse, océan ou piste... tout y est difficile.

Parfois, chacun y va de son embarcation. Nous, c'est avec le Ziola en deux jours que nous allons de Mananara à Ampanavoana en contournant le Cap Masoala.
Dangereux passage, deux accidents mortels ces derniers temps, dont un le 28 décembre dernier.
Une quarantaine de passagers à bord, essentiellement des étudiants, décédés dans le chavirement d'un bateau surchargé…

Et quand il faut se quitter "misoatra", merci, est bien faible sachant tous les risques que Jean-Louis (à droite photo ci-dessous) et son équipage n'ont pas fini de courir dans ces eaux trop souvent tourmentées.

Puis une journée de marche le long de l'océan avant de trouver une piste et la possibilité d'un taxi-brousse.
Plus d'une semaine et enfin Andapa…

Andapa et ses environs…

Nous y retrouvons les étudiants du Lycée Mixte et Jean-Baptiste, le proviseur rencontrés lors de notre venue en novembre 2010.
60 adhésions à l'Alliance Française à l'époque... De nombreuses photos, et la vidéo de notre action "Aider sans détour" sont à leur présenter...

Des projections au lycée et à l'Alliance Française sont organisées.
Nous convions aussi les habitants à venir, certains osent nous rejoindre. Hubert les a photographiés tant dans les rues de la ville que dans les rizières environnantes.
De grands éclats de rire animent le public.

Temps passé également auprès de ces petits qui travaillent...
Tous ces enfants sont notre priorité et les "zazas" sont nombreux assis aux premiers rangs.

Puis les choses se compliquent pour les 1500 km à parcourir… Le retour sur Tananarive prend 5 longues journées. Chaque jour est éprouvant avec son lot de péripéties...

Jusqu'au dernier jour où n'ayant plus que 100 km à faire pour rejoindre Tananarive, le cyclone Giovanna passe par là...
Inondations, arbres, tôles, pylônes couchés sur la route et une ville morte...
Tana la capitale, vide, tout est fermé, pas de véhicule, personne dans les rues, étrange...

Imprévisible donc cette île rouge… mais, comme les Malgaches, toujours prêts à repartir !

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Extrait de la rubrique "Les petits mots amicaux"