DÉCOUVRIR L'HUMANITÉ

La voie ferrée Fianarantsoa - Manakara
- 170 km à pied des Hauts-Plateaux à la côte Est de Madagascar -
- et encore 60 km à pied au retour ! -

Cette ligne de chemin de fer Fianarantsoa-Manakara, que nous avons connue comme passager en 1993, 1996 et 2001,
la parcourir à pied nous a offert d'autres images plus précises, plus réelles, plus attachantes, une vraie rencontre avec les Malgaches.

Ces 170 km, plus des détours en descendant au cœur des rizières, ont été un cadeau de 13 journées aux paysages bien différents, aux habitations passant de celles en briques cuites aux cases en feuilles naturelles...

Et 13 nuits à partager avec ces personnes malgaches qui, même modestement, nous ont toutes permis de trouver un toit et une assiette de riz.
Ce sera toujours avec émotion que nous évoquerons la marche sur ces traverses le long des rails.
Marcher au rythme des villageois, des paysans chargés de régimes de bananes, de paniers de litchis, sur cette voie ferrée, leur seule "route" les reliant à ces deux villes, a créé des surprises de part et d'autre.

Des rires, du bonheur, du chagrin aussi quand deux minutes après être arrivés à Andrambovato une jeune femme de 20 ans décédait, son bébé de 7 mois mort dans son ventre. Vivant à 3 km en brousse, elle espérait monter dans le train pour Fianarantsoa. Encore une fois, cette unique locomotive est passée trop tard. Rafao n'est plus.

Après avoir passé deux jours à Manakara, fin de notre mini périple, nous avons pris un billet de train cette fois-ci pour retourner à Fianarantsoa.
Finalement nous sommes descendus à la gare d'Andrambovato pour vivre encore un peu plus de temps parmi les villageois,
faire quelques escapades aux alentours… et pour continuer à pied !
Nous avons toutefois fini le dernier tronçon du retour en prenant un mythique taxi-brousse Peugeot 404 bâché !

La conclusion de ces 230 km (aller et retour) est que Madagascar est une île exceptionnelle qui en quelques kilomètres vous permet des visions totalement différentes et aussi belles les unes que les autres.
Mais que l'isolement de ces personnes est terrible. Leur vie ne dépend que de ce passage du train.
Une semaine en panne, voire des périodes beaucoup plus longues, et des dizaines de paniers de litchis, de bananes pourrissent, donc pas d'argent et la désolation...